Un chien
Quand je vois son museau qui pointe vers la porte
Que sa queue soudain danse de façon frénétique
Qu'il piétine et ouvre de grands yeux pathétiques
Je sais bien ce qu'il veut, que le vent nous emporte.
De grandes courses ensemble, le long des chemins creux
Des roulades dans l'herbe et puis des jeux joyeux
Courir à perdre haleine, des bâtons ramassés
Puis lancés, relancés sans jamais se lasser.
Puis au coin du feu couché, se faire caresser
Gratter sous les oreilles, aussi un peu gavé
Se rouler sur le dos, faire un gros dodo
Et puis recommencer, juste après le repos.
Semer des poils partout, réclamer des câlins
Pourrir les platebandes, à force dessus pisser
Se faire pardonner par de grands yeux catins
Savoir bien que demain, ce sera du passé.
Un chien quand il vous tient, on sait ce qu'il devient
Un membre tout simplement de la grande tribu
Une présence qu'on aime dont on se passe plus
Un être à part entière, dans notre vie de rien.
Pierre BOUTET
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