Fins de bataille
Les feux de l'Alcazar meurent dans le couchant
Le son d'un olifant résonne sur les mourants
Les folies du hasard flottent dans les grands champs
Les pleurs de pauvres enfants attirent les chiens errants.
Les corps qui agonisent dans des coulées de sang
Et des chevaux blessés qui crèvent en hennissant
Des soldats égarés qui marchent en titubant
Et portent autour du front de vieux chiffons sanglants.
Des lambeaux d'étendards s'agitent dans le vent
Des armes abandonnées jonchent tous ces arpents
Des fumées ça et là restes de feux mourants
Sont les rares signes de vie qui restent à présent.
Tandis que les vainqueurs célèbrent en chantant
La bataille gagnée, le prix en oubliant
Dans le camp des vaincus on est triste en pensant
A la prochaine bataille où l'on sera gagnant.
Qu'importe les douleurs et qu'importe le sang
Les hommes sont ainsi faits qu'ils glorifient leur camp
Qu'importe les familles, en se sacrifiant
Elles subissent toujours le parti des violents.
Pierre BOUTET
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