Monstres

Longue sa face blême, sa silhouette mince
Ses lèvres rouge sang et ses ongles acérés
Cauchemar récurrent de vos fins de veillées
Monstre assoiffé de sang de vos films préférés.

Les monstres d'aujourd'hui portent costumes trois pièces
Ils sucent de leurs prochains et la peine et le reste
Point n'est besoin pour eux d'effets spectaculaires
Pour prendre l'essentiel de vos pauvres bas de laine.

Son poil est hérissé et ses crocs aiguisés
Son torse démesuré et sa force démentielle
Héros habituel du docteur frankestein
Ou loup garou dément des histoires usées.

Les loups de maintenant sont polis et charmants
Ils attirent leurs proies par des promesses folles
Ils calculent au mieux pour que vos fonds des poches
Aillent sur les bons comptes en pays complaisants.

Ils bavent et font entendre des bruits peu ragoûtants
Ils marchent comme des ombres, lentement, sûrement
Ils mordent et contaminent parfois quelques victimes
Les tristes morts vivants de vos soirées intimes.

Les zombies du présent ont meilleure figure
Sur leurs listes de buts, votre nom y figure
Il vous injecteront l'envie, la convoitise
Le désir d'avoir plus toujours de marchandises.

Ouvrez vos yeux candides, vérité regrettable
Les monstres n'ont pas besoin d'être épouvantables
C'est par leurs actes, non par leur apparence
Qu'ils vous trompent et vous tuent en toute indifférence.

Pierre BOUTET

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