Festin
Attablés tous autour ils contemplent les richesses
Etalées sous leurs yeux qu’ils veulent dévorer
La corne d’abondance ne cesse de couler
Chacun en veut sa part et entend la gagner
Avides ils regardent la mer immense et calme
Dans ses eaux insondables ils veulent aller chercher
Des nodules innombrables dont ses fonds sont jonchés
Pour souiller croyez moi, ils remportent la palme.
Cupides ils lorgnent sur les plaines fertiles
des sous sol innocents ils vont extraire
de l’huile et des gaz, des minéraux si rares
tout leur est bien égal, tout paraît si facile.
Voraces ils calculent des forêts luxuriantes
Ce qu’il vont dévorer dans leur fournaises ardentes
Ce qu’ils vont fabriquer, ce qu’ils vont cultiver
Ils sont toujours si sûrs de bien y arriver.
Inconscients ils salivent quand les étendues vierges
Leur offrent leur candeur où faire tourner leurs forges
Qui crachent leurs fumées en longs panaches noirs
Et plongent autour le monde dans un grand désespoir.
Incrédules ils contemplent la table dégarnie
Parsemée de souillures et de tas de débris
Où sont passées les plats dans lesquels ils puisaient
Où sont donc les fontaines où tant ils s’abreuvaient ?
Effrayés ils réalisent que la fête se termine
Qu’il va falloir maintenant adopter d’autres mines
Que des faces réjouies aux sourires avides
A travers le miroir, on aperçoit le vide !
Pierre BOUTET
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