Contre toute raison
La lune qui brille dans l'eau du vieux lavoir
Un chien aboie dans la tranquillité du soir
Des crapauds essoufflés font entendre leur voix
Les hommes rentrent alors, car dehors vient le froid.
Des chaumières endormies dans de maigres villages
Des champs bien labourés alignent leurs sillages
Des vaches bien serrées sous les planchers de bois
Des bûchers bien garnis en prévision du froid.
Des campagnes paisibles où règne une loi
Il faut survivre encore et encore cette fois
A ce terrible hiver qui s'abat chaque fois
A ce terrible froid qui nous fait tant effroi.
Des montagnes si fières qui dominent les toits
Des neiges éternelles qui couronnent leurs têtes
Des barrières formidables qui aussi bien arrêtent
Les pluies, les nuages, le soleil qui flamboie.
Dans ces ombres portées des hommes qui survivent
Dans ces plaines ombrées ou coulent des eaux Vives
La vie qui s'y accroche est comme une oraison
La vie qui s'y accroche contre toute raison.
Pierre BOUTET
Tous droits réservés