Carnaval
Les gais bouquets qui ornent les tombes
De nos amours partis dans l’ombre
Comme les regrets qui nous obsèdent
Nous rappellent nos actes manqués.
Les gais rubans que l’on accroche
aux portraits des chers disparus
ne nous font ils pas le reproche
de ce que nous avons tous tu.
La joie forcée qui nous entraîne
Les jours de fête imposées
Ne cache-t- elle pas la peine
Que nous avons d’avoir composé.
Les larges sourires que nous offrons
Aux inconnus que nous croisons
Ne font ils pas un peu affront
A ce que sincèrement nous croyons.
Le bel entrain que nous impose
La société dans ses attentes
Est adopté contraint, forcé
Ne faut-il pas donc que l’on mente.
Ces masques divers dans nos passages
Dans le carnaval qu’est le théâtre
De toute vie qui se veut sage
Ne sont-ils pas nos vrais visages.
Pierre BOUTET
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